Cinéma

Intouchables: “Pas de bras, pas de chocolat”

Il y a des films qu’on va voir parce qu’il s’agit de it-movies. Parce qu’au bout d’un moment, quand on les a pas vus, on passe vraiment pour un inculte. En quelques semaines seulement, Intouchables est devenu un de ces films. La première fois que j’ai entendu parler de ce film, c’était chez Sephora, alors que je me faisais épiler les sourcils. L’esthéticienne était en pleine conversation au sujet du film avec une de ces clientes. Quand je lui ai demandé de quoi il s’agissait, elle a commencé à m’expliquer l’histoire du mec qui a eu un accident de parapente et qui est resté tétraplégique, je me suis dit, ça donne pas envie. Et puis elle m’a expliqué que c’était un film drôle. Là c’est tout de suite plus original. Faire pleurer tout le monde sur un mec tétraplégique, c’est facile. Faire rire tout le monde, c’est déjà beaucoup plus compliqué.

Résumé : Philippe est donc un richissime veuf qu’un accident de parapente a laissé tétraplégique. Il engage des gens pour s’occuper de lui, mais ils ne restent jamais longtemps. Un jour, Driss, un ex-taulard, vient se présenter à l’entretien, uniquement dans le but d’obtenir un refus qui lui permettra de toucher les ASSEDIC. Mais Philippe ne l’entend pas de cette oreille et prend Driss à l’essai.

A première vue, tout sépare ces hommes. Philippe est posé, passionné d’art, de littérature, de musique classique et se contente de relations épistolaires avec les femmes. Driss est terre à terre et s’habille en survêtement. Et pourtant, ils ont pour point commun leur solitude qui va les rapprocher et faire naître une amitié à la fois inattendue et drôle.

Mon avis : Je ne vais pas être très originale, j’avoue : j’ai adoré. J’ai adoré chaque seconde de ce film, j’ai adoré le jeu des acteurs, le sérieux apparent de François Cluzet dans le rôle de Philippe, le sourire séducteur d’Omar Sy dans le rôle de Driss. J’ai adoré l’humour qui est présent dans chaque réplique du film, sans pour autant être lourd. Dans un film qui traite d’un handicap, le plus difficile c’est d’être capable de rire de ce handicap, comme je l’ai dit plus haut. Non parce que créer un film triste qui s’apitoie sur le sort des handicapés, a priori, moi aussi je peux le faire. Il suffit de mettre quelqu’un en fauteuil roulant et des tas de gens qui pleurent autour, et c’est fait. Faire un film drôle où le personnage central est un mec tétraplégique, sans tomber dans les blagues de mauvais goût qui vont choquer les spectateurs et toutes les personnes handicapées autour, c’est beaucoup plus compliqué mais c’est un pari réussi pour Intouchables.

Ce que ce film nous montre, c’est qu’il est possible d’entretenir des relations fonctionnelles avec des humains et profiter de la vie tout en étant tétraplégique. Bon j’avoue, il insiste pas trop sur le point qu’il faut être tétraplégique ET plein aux as. (non parce que moi, si ça devait m’arriver, je pense que je crèverai toute seule dans mon lit parce que je n’aurais pas les moyens d’engager quelqu’un pour s’occuper de moi.

Notamment le personnage de Philippe est très ouvert vis-à-vis de son handicap ; genre, à un moment du film, Driss lui demande s’il peut toujours baiser (bon c’est dit d’une façon plus délicate que ça, mais moi j’aime bien appeler un chat un chat et une chatte une chatte), et Philippe répond ! D’une façon un peu énigmatique certes (ce qui est un peu dommage, j’aurais bien aimé en savoir plus sur le sujet… comment ça je suis une espèce d’obsédée), mais il répond. Non parce que ça aurait été compréhensible qu’il se fâche. C’est comme quand Philippe demande un M&M’s à Driss et que Driss répond, en rigolant : « Pas de bras, pas de chocolat ». La blague est d’un mauvais goût pas possible, mais Philippe le prend bien.

Ce film fait beaucoup réfléchir sur la question du handicap, notamment quand on parle de la relation épistolaire que Philippe vit avec une femme, et qu’il avoue avoir peur qu’elle ne l’aime pas si elle le voit en vrai… On commence à se demander si nous, on serait capables de vivre une relation avec un tétraplégique, si séduisant soit-il. Car un tétraplégique, ce n’est pas seulement quelqu’un en fauteuil roulant. C’est quelqu’un en fauteuil roulant incapable de le pousser tout seul. Etre avec un tétraplégique, c’est devoir tout lui faire, au quotidien. Ou alors, partager la vie à deux avec quelqu’un qui fait tout (un Driss-bis quoi). Personnellement, même si j’affirme être hyper ouverte sur tout, je ne me vois pas capable d’une telle relation. Déjà il me faut prendre énormément sur moi-même pour laisser de la place dans mon placard pour un mec non handicapé. (enfin, il me faudrait – je peux pas parler à coup sûr, j’ai jamais encore eu l’occasion de partager mon placard) Alors pourrais-je être suffisamment altruiste pour partager ma vie avec quelqu’un de tétraplégique ? J’ai pas forcément l’impression d’être une personne très sympa actuellement, mais je pense que je dirais non…

Autre chose qui était très bien dans ce film, c’était la BO. Ma copine Bichon avec laquelle je suis allée voir le film – comme ça ça me fera une occasion de parler d’elle, étant donné qu’elle me reproche sans arrêt de pas assez parler d’elle !  – a été littéralement traumatisée par la BO, tellement elle était bien. Les musiques étaient très belles et complètement en cohérence avec le film. (bon après, c’est pas non plus une BO que j’achèterais en CD, parce qu’elle s’apprécie uniquement avec le film)

Honnêtement, quand on m’a expliqué cent cinquante fois comment le film était trop bien, j’ai fini par appréhender un peu d’aller le voir parce que je me suis dit que le film ne va jamais répondre à mes attentes bien trop excessives. Et bien si. Il a tout à fait répondu à mes attentes. J’y ai trouvé tout ce que mes amis et la nana qui m’épile les sourcils m’ont dit que j’allais y trouver : le sujet sensible, un jeu d’acteurs époustouflant (perso je ne connaissais pas du tout Omar Sy mais honnêtement ce film m’a donné envie de connaître), les scènes drôles, l’émotion… et la leçon de vie. Si t’es riche, tu peux être tétraplégique parce que tu vas t’en sortir grâce à ton oseille. Non je déconne. C’est plutôt, quand tu as des amis, le handicap devient secondaire. Et puis deux personnes que tout sépare peuvent finalement devenir les meilleurs amis du monde. C’est ça hein ?

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9 commentaires

  1. Et voilà le film qui ne me donne pas du tout envie… Je suis sûre que je ne l’aimerais pas. Mais pas le droit de critiquer sans l’avoir vu alors mon véritable avis, faudra attendre que je vois ce film (de préférence gratuitement).

    1. Faut bien que quelqu’un échappe au virus Intouchables ;)

  2. Mon homme a dû me trainer pour aller le voir… J’en avais marre de toute cette pub, de voir les “vrais” de partout, de voir les acteurs de partout, … Et puis bon on m’a convaincue et je ne regrette pas! C’est vrai, c’est plein de stéréotypes, mais c’est un film plein d’humour, qui fait du bien qui donne la patate… J’ai apprécié ce film

  3. Ah moi aussi j’ai adoré ce film !!!
    Mais je suis étonnée que tu connaisses pas Omar Sy : il faut absolument que tu te branches sur Canal tous les soirs à 20h45 !! “Service apres-vente des émissioooooons” J’ADORE !!!
    Et pour les films, tu n’as pas vu “Nos jours heureux” ?? C’est sur les colonies de vacances, tres réalistes et bien marrant.
    Pas de bras, pas de chocolat : Réplique CULTE !!
    Et aussi “Ah oui je connais cette chanson : “Bienvenue aux ASSEDIC, votre temps d’attente est estimé à deux ans environ” »
    MDR tout le long du film !!!

    1. Oui je connais très bien le SAV des émissions, j’avais juste pas capté que c’était le même mec… -_- (je l’avais pas reconnu sans le costard rouge)

  4. J’ai ADORE aussi !

  5. J’ai été le voir dès sa sortie, et pour seulement une chose : ces réalisateurs ne m’ont encore jamais déçue…
    “Nos jours heureux” ou “tellement proches” m’ont fait kiffé autant que celui-ci.

  6. J’ai adoré !!!
    Et côté sexualité, je ne suis pas calée mais je sais que c’est possible, qu’après l’accident il y a aussi rééducation du côté de la sexualité et qu’avec le Viagra…. :)

  7. Je vais etre de ces has been qui n’ont pas vu le film. Bouuuh pourtant je meurs d’envie de le voir

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