Rencontres

The Drague of Shame

Draguer, c’est quoi ? C’est tout d’abord chercher à se montrer sous son meilleur jour. N’importe quel site à deux balles de conseils en drague vous le dira : il faut éviter de ramener sur le tapis le fait qu’on est sous antidépresseurs, qu’on est un alcoolique en voie de guérison ou qu’on boit du vernis à ongles. (si si, les gens comme ça, ça existe… cherchez My Strange Addiction sur Youtube et vous en trouverez des pires) C’est le genre de choses que l’autre est censé apprendre une fois qu’il est déjà amoureux de nous, le genre de choses où on dit « surprise, maintenant il faut que tu m’aimes comme je suis ! ».

Mais parfois on a beau respecter toutes les règles de drague basiques, il arrive que l’univers s’acharne purement et simplement contre nous, et on gaffe en draguant un peu malgré nous…

J’ai parlé sur ce blog de Mr. Cacahuète, un gars que j’ai rencontré à Londres et que j’ai dragué il y a quelques mois. Alors qu’on quittait Londres, on était tous les deux à la gare en train d’attendre que le train daigne nous récupérer. J’étais assise sur ma valise à roulettes. Il est venu s’asseoir à côté de moi, il a posé sa valise et s’est assis par terre. Je lui dis « Mais voyons, ce n’est pas confortable. Pourquoi tu ne t’assieds pas plutôt sur ta valise ? ».

A peine avais-je prononcé ces quelques mots, que la valise sur laquelle j’étais assise est violemment partie en arrière et je suis partie avec elle. Je me suis retrouvée alors sur le Saint-Siège, les jambes en l’air (je bénis encore le ciel à ce jour parce que j’étais en pantalon ce jour-là !). Mr. Cacahuète était mort de rire, et c’était aussi le cas de tous les gens présents dans la gare (évidemment, c’était un jour enneigé, où les trains avaient tout plein de gentils retards et donc la gare était bondée – sinon c’est pas drôle). Il y avait des Français à côté de nous qui faisaient plein de commentaires tout fort. J’ai préféré en rire (parce que m’enfuir en pleurant et en gesticulant n’était vraiment pas la meilleure solution dans mon cas), mais j’étais quand même toute rouge. Finalement je n’ai jamais réussi à avoir Mr. Cacahuète, mais j’ose espérer que ma chute malencontreuse n’y était pour rien dans ce cas.

(oui parce que contrairement aux propos du style « je suis dépressive » les petites maladresses de ce genre n’empêchent en rien de conclure… ou alors c’est que le mec est vraiment un connard qui pense qu’il n’a jamais été maladroit de sa vie)

Il y a quelques semaines, j’avais une soirée d’entreprise. Oreo, un de mes collègues dont j’ai déjà parlé et que je trouve super mimi, y était. Je me suis dit, je vais me faire belle. J’ai mis une robe rose fuschia bien moulante (avec un collant ventre plat en-dessous parce qu’il y a des moments où ça relève de la nécessité absolue), un pashmina assorti et des chaussures à talons noires très stylées, très hautes et très inconfortables. J’étais trop belle et rien ne pouvait perturber ma beauté ce jour-là. Oui, j’aime bien me jeter des fleurs parfois.

Rien, si ce n’est ma propre gourmandise. Figurez-vous qu’à cette soirée, il y avait… des sucreries. Des pralines. De la barbe à papa. Et des pommes d’amour.

Non, je ne me suis pas goinfrée de sucreries pour vomir sur ses chaussures après. Quand même. Ya des limites. Mais j’ai pris une pomme d’amour et j’ai commencé à draguer Oreo, comme si de rien n’était, en mangeant ma pomme d’amour, gaie comme un pinson.

Et puis, je le vois qui prend un Kleenex pour m’essuyer le visage… parce qu’à force de mordre goulûment dans ma pomme d’amour recouverte de sucre rouge, j’en avais partout sur les joues et le nez. Niveau sexytude ? C’est moyen. Et en plus, tellement j’en avais partout, qu’il a même pas voulu dire « T’as un petit truc là… là, là ». Non. Il s’est dit que tellement j’en avais partout, que je n’allais jamais tout trouver toute seule, et que c’était plus simple de m’essuyer directement.

Pour info, je n’ai pas conclu avec Oreo, non plus. Mais lui, c’était parce qu’il avait une copine. Rien à voir avec la pomme d’amour, donc.

Vous en voulez une autre ? Allez, une autre, mais pour celle-là il faudra que je remonte à il y a très très longtemps. En 2002, pour être précise. Oui, oui, il y a dix ans. Ayant 22 ans aujourd’hui, j’en avais 12 à l’époque. C’était mon premier crush, et tellement il remonte à loin je crois que je n’en ai même pas parlé sur ce blog. Il s’appelait… il s’appelait H. J’en reviens pas, son initiale n’est même pas encore prise par un autre personnage du blog. Moi, j’étais raide dingue de lui parce qu’il était blond et qu’il avait de beaux yeux bleus, et qu’en plus il était super drôle. Enfin il était pas si drôle que ça, il faisait un peu des blagues à la con (un peu comme F.), mais moi je le trouvais super drôle. Parce que j’étais en kif sur lui, et aussi parce que ce n’est pas franchement difficile de me faire rire.

Seulement, le souci dans l’histoire, c’est qu’il me trouvait trop moche, trop conne et trop grosse. (Autant le trop moche et trop conne, je veux bien le croire, autant le trop grosse, je pense que c’était surtout dû au fait qu’à 12 ans je mesurais pratiquement la taille que je mesure maintenant, à savoir 1m72, tandis que lui ben il se développait comme un garçon de 12 ans, à savoir il mesurait 1m59, et donc du coup j’étais beaucoup plus lourde que lui)

Bref, pas important. On était invités, à l’occasion de l’anniversaire d’une fille de ma classe, dans la maison de campagne de la fille en question pour le week-end. (yep, j’étais entourée de gosses de riches) On s’amusait dans le jardin, où il y avait une sorte de cabane en bois, et pour amuser la galerie H. a décidé de passer par la fenêtre de la cabane en bois au lieu de passer par la porte (hilarant, je vous dis). Quand il en est sorti, il m’a regardée et m’a dit : « Tu peux pas le faire je suis sûre : t’es trop grosse ».

Non, je n’ai pas décidé de lui prouver qu’il avait tort en essayant de passer par la fenêtre et en restant lamentablement coincée dedans. Rétrospectivement, j’aurais pu, et effectivement ça aurait été pire que ce qui s’est finalement passé. Seulement, il se trouve que je n’avais aucune envie de lui prouver qu’il avait tort, parce que je savais très bien qu’il avait raison. Mais il fallait que je défende mon honneur, tout de même. On ne me traite pas de grosse impunément. Alors j’ai commencé à lui courir après dans tout le jardin, je pense pour le taper.

Cela dit, je ne pense pas que j’avais, à l’époque, une claire idée de ce pourquoi je le poursuivais. A part défendre mon honneur ou au moins faire semblant de le faire. En fait, je cours tellement pas vite que de toute façon, il n’y avait aucun risque que je le rattrape.

En revanche, il y a eu le risque que je glisse sur l’herbe et que je m’étale par terre. Et ça, pour le coup, ça n’a pas loupé.

Je n’ai pas conclu avec H., non plus. Mais lui c’était plus parce qu’il me trouvait moche et conne que parce que je m’étais écrasée par terre en essayant de le poursuivre.

Et vous ? Quelle est votre plus belle « drague de la honte » ?

PS: n’oubliez pas de voter au tout nouveau tout beau sondage de juillet!

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8 commentaires

  1. AHAHAH ! j’aime bcp le coup de la pomme d’amour.
    En ce qui me concerne, la chute de bourrée qui glisse comme dans les dessins animés (avec patinage sur place avt la chute) devant les yeux du beau blond sexy m’a littéralement empêché de conclure avec lui ;-)

  2. Litchii a dit :

    Mmh… personnellement, je me suis tapée la honte des milliers de fois. Mais je me souviens parfaitement d’un aprèm’ anniversaire (là aussi) où « il » m’avait invitée, où je m’étais retrouvée paumée en bout de canapé, et qu’en essayant désespérément de m’incruster dans la conversation parce que personne ne faisait attention à moi, j’ai dit un truc qui n’avait RIEN à voir parce que j’avais carrément compris de travers. Reine des gaffes >_<« 

  3. Floppy a dit :

    Moi je dois être la reine, c’est systématique… Ceci dit ça marche :)

    La pire, je crois que ça a été avec Y. Drague par texto. J’ai voulu dire « l’avantage du droit c’est de se faire appeler Maître ». J’ai oublié le verbe appeler…

  4. Ben tu sais quoi, je ne pense pas que la pomme d’amour soit une drague de la honte ! A mon avis ça en aurait fait craquer plus d’un (de célib

  5. Y’en a trop… vraiment :D

  6. ton billet ma bien fait rire merci sinon, je me rends compte que je n’ai pas trop dragué dans ma vie. de peur de me prendre un râteau certainement

  7. Gardez espoir, il vous arrivera d’autres !

  8. Je suis plus que nulle en drague. Vraiment.
    Je raconte n’importe quoi, même les anecdotes honteuses ou les trucs déprimants. Je suis super maladroite, du coup je suis déjà tombée pendant un rencard, j’ai déjà fait tomber un verre sur l’homme qui me faisait rêver, et avoir la robe qui monte et laisse voir la culotte -comme sur la photo- je l’ai fait aussi (saleté de sac la faisait remonter)…
    Je me rattrape avec des grands sourires niais du genre « ce n’est pas de ma faute, je suis un peu bête » et ça passe ni vu ni connu heureusement !

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