Rencontres

Petites dragues entre collègues

Maintenant que j’ai changé de boulot, je me sens plus libre de parler des événements qui se sont déroulés à mon ancien boulot sur le blog. Non pas que j’aie peur des conséquences ou quoi. Mais bon j’ai peur d’avoir des problèmes au boulot à cause de collègues trop curieux qui trouveraient mon blog de je ne sais quelle façon bizarre. (après tout, ils l’ont bien fait à la fac…)

Je travaillais dans une entreprise, que nous appellerons l’entreprise Financement. Ça donne une petite idée sur la principale fonction de l’entreprise en question – financer – sans pour autant en dévoiler trop et laisser tout le monde deviner son véritable nom. Mais déjà le faux nom montre qu’il s’y passe rarement quoi que ce soit d’excitant. Et en tant qu’apprentie, je devais le plus souvent accomplir les plus ingrates et les moins excitantes des tâches.

Un jour, mon maître d’apprentissage me demanda d’envoyer tout un tas de fichiers plus ennuyeux les uns que les autres à tout un tas de responsables plus ennuyeux les uns que les autres. Je m’exécute, bien sûr. Une demi-heure plus tard environ, je reçois un message d’un des responsables, que nous appellerons Jack Berger. (je vais expliquer ce surnom à la fin de l’article) Je pensais que le message en question contiendrait  des questions sur les fichiers que je venais d’envoyer, des questions auxquelles, cela va sans dire, je serais complètement incapable de répondre, et j’étais en train de stresser un max quand je lis à la place : « Tu es l’apprentie de Machin ? » (remplacer Machin par le nom de mon maître d’apprentissage, j’ai pas envie de lui inventer un surnom parce que ça sera pas un personnage récurrent du blog, je l’aime pas assez pour parler de lui en bien mais je ne le déteste pas assez pour le descendre non plus).

« Oui », je réponds. « Mais je croyais que son apprenti était un mec ? Brun ? ». (il parlait évidemment de Phileas Fogg,  un gars dont j’ai déjà mentionné le nom sur le blog et sur lequel je fantasmais de façon assez régulière quand j’étais à mon ancien travail) « Nous sommes deux », j’explique. « Ah d’accord. C’est toi la fille au pull rose et aux ballerines roses ? »

Je commence à tourner la tête dans tous les sens limite jusqu’à me donner un torticolis. Jack Berger était donc passé dans notre open space sans que je m’en rende compte. Et évidemment, avec mon pull et mes ballerines rose bonbon qui clashent violemment avec les fringues ennuyeuses et grisâtres et moches des collègues, il m’avait repérée tout de suite. « Parce que ça fait du bien de voir un peu de couleur, tout le monde est si terne… » Je commence à respirer comme un parfum de drague. Je raconte immédiatement à Phileas Fogg ce qui venait de se passer. Il me conseille de chercher la tête que Jack Berger avait sur l’Intranet de la boîte. Je le trouve. Il est pas mal. Un peu plus vieux que moi certes, mais pas dramatiquement non plus : vingt-huit, trente ans à tout casser. Bon, c’est pas le mec le plus beau de la Terre certes, mais c’est pas non plus le plus moche. En plus, il est responsable de je ne sais quoi, donc je me dis qu’il est peut-être friqué. (je suis vénale et j’assume)

Une heure plus tard, Jack Berger se ramène carrément à mon bureau pour me poser des questions sur les fichiers. Entre nous, des questions tellement débiles que soit il était vraiment arriéré, soit il cherchait un prétexte pour me parler. J’espérais pour l’état de son intellect qu’il s’agissait de la deuxième possibilité. Dix minutes après qu’il soit parti, Phileas Fogg me dit : « Il m’a envoyé un message. Il m’a dit que t’étais plus jolie que l’autre Russe qui travaille chez Financement. (je suis d’origine russe pour ceux qui ne le savent pas) Et aussi que tes mensurations étaient bien ». Une fille normale aurait été offensée ou aurait au moins trouvé ça lourd, moi, j’ai trouvé ça étrangement flatteur. Certaines de mes mensurations sont effectivement bien. (mais pas toutes, vraiment pas toutes du tout)

Jack Berger recommence à m’envoyer des messages, on parle de tout et de rien. Il me demande si je connais des endroits sympa pour sortir à Paris, je lui parle d’un bar que je connais avec des cocktails à 5€ à toute heure (et pas seulement pendant les happy hours). Il est impressionné, comme est tout le monde quand je leur parle de ce bar. Tu m’étonnes, les cocktails les moins chers de Paris quoi. J’attendais qu’il m’invite dans ce fameux bar pour y boire un cocktail, mais nenni. Bon, il y va peut-être lentement.

Le lendemain, rebelote. « Joli pull jaune. Normalement, j’aime pas le jaune, mais sur toi toutes les couleurs sont jolies. » Basique comme drague, mais bon je fais pas ma difficile, j’aime bien. Il m’invite à prendre une cannette pendant la pause, qu’il me paie. Ça peut paraître cheap, mais croyez-moi, quand on gagne 750€ par mois, économiser 70 centimes sur une cannette peut faire beaucoup de bien. Il me dit qu’il part un peu plus tôt ce soir, pour aller faire du volley (là je me dis « tiens, un sportif, je me demande ce qui se cache sous ce costard »… même s’il y a des sports meilleurs que le volley pour se muscler, j’en conviens), et me demande si j’ai envie de prendre le RER avec lui. Je dis oui, bien sûr.

Je pars donc un peu avant pour prendre le RER avec Jack Berger. Phileas Fogg me souhaite bonne chance. Et là, dans le RER, je m’aperçois qu’il y a quelque chose de louche, même si c’est très faiblard au début et je ne m’en rends pas vraiment compte. Jack Berger est un parfait gentleman : il complimente mes vêtements, mes bijoux. Mais je ne peux pas m’empêcher de voir qu’on se rapproche dangereusement de sa station et qu’il n’a toujours pas fait de véritable « move » : me toucher, ou m’inviter à boire un verre.

On commence à parler immobilier (vachement romantique comme conversation), et on se plaint des prix exorbitants de l’immobilier à Paris. (quand deux Parisiens adultes se rencontrent, ils vont inévitablement se plaindre des prix exorbitants de quelque chose à un moment ou un autre – le plus souvent, ça tombe sur l’immobilier) Il me dit qu’il a acheté un grand appart qu’il a transformé en loft. Je sens de plus en plus le mec qui gagne bien sa vie, je m’intéresse de plus en plus. Je lui dis : « Waouh, et tu as acheté ça tout seul ? ». Et lui me répond : « Ben non, avec ma copine », comme si c’était là la réponse la plus naturelle du monde et comme si j’étais une idiote finie de ne pas y avoir pensé plus tôt.

Là j’ai  compris ce que Carrie Bradshaw a ressenti dans la saison 5 je crois de Sex & the City quand elle se fait draguer comme une malade par Jack Berger (voilà l’explication du surnom, malheureusement seuls les fans de Sex & the City peuvent comprendre la référence) et que tout à coup il se met à lui raconter qu’il vit avec sa copine. Carrie avait bien décrit, c’était comme une bombe qui n’arrêtait pas d’exploser. J’ai une copine, KABOOOM ! Nous vivons ensemble, KABOOM ! Bon dans le cas de Carrie, je conçois que ça soit pire, parce que Berger – son Berger à elle – lui plaisait énormément, et que moi c’était pas vraiment le cas. Je cherchais à m’amuser et éventuellement à me faire payer des trucs. (une fois de plus, je suis vénale et j’assume)

J’ai essayé de faire comme si de rien n’était, mais n’ayant jamais été très douée pour cacher mes émotions, j’ai dû faire une drôle de tête, parce que Jack Berger a demandé : « Pourquoi, ça t’étonne que j’ai une copine ? ». Ben non voyons ça m’étonne pas. Je considère ça parfaitement normal que les gens qui ont des copines courent partout dans l’entreprise pour draguer les apprenties. Sur leur lieu de travail qui plus est. « Non non, absolument pas. »

Il est descendu à sa station, et vous croyez sans doute que ça s’est arrêté là, mais noooon… le lendemain je reçois un nouveau message de lui, dans le style drague habituel. Je crois rêver. Pour quel genre de fille tu me prends au juste ? Alors je ne réponds pas. Nous ne nous sommes plus dit un seul mot jusqu’à la fin de mon contrat. D’autres filles qui le connaissaient bien m’ont dit que c’était « un connard » et « un dégueulasse » (sans nécessairement connaître mon histoire, je précise). Yep, that sounds about right.

Et vous, vous en pensez quoi ?

N’oubliez pas le sondage du mois d’août qui marche vraiment très bien pour le moment (j’ai pas eu autant de voix à un sondage depuis avril !), de ce fait, mon objectif est d’atteindre les 200 participants avant la fin du sondage !

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23 commentaires

  1. Drrrref a dit :

    Vaut mieux pour toi que ça en soit arreté là, “no zob in job”. La plupart du temps les relations faites au boulot foutent pas mal la merde ….

    1. Ouais mais bon, s’il y avait pas eu de copine, il m’aurait peut-être payé des chaussures avant que ça devienne vraiment la merde…

  2. Déjà, je m’insurge : (ok, peut être est ce lié au fait que je fasse du volley moi aussi…) : le volley muscle beaucoup plus que ce que l’on croit. A voir le niveau. Mais ça a l’avantage de muscler autant les jambes, que les bras. (et les abdos, beaucoup les abods… les dorsaux… les pecs, etc…)
    Voilà, ça c’est dit :)

    Ensuite, qu’en est il du mec ? Je pense que très clairement, il cherchait une maitresse. Exprimant clairement le fait qu’il était en couple. Le côté “on a acheté à 2″ est là pour bien expliquer que ce ne serait pas pour plus que du cul.
    Après ça pouvait être tout simplement pour le plaisir de séduire.
    Ou aussi plus basiquement pour le plaisir de sympathiser avec une femme. Après, l’amitié homme femme ça a semble-t-il souvent tendance à déraper… Ou pas. Peut être qu’il t’a clairement présenté les choses : veux tu être mon amie ou ma maitresse.

    Moi je me suis toujours méfié des hommes qui aimaient les ballerines (mouahahaha… désolé j’étais obligé de te la sortir…) :)

    Après, une réputation se forge toujours sur des faits… Donc bon. Peut être as tu bien fait de ne donner aucune suite.

    1. Je veux bien mais c’est un peu bizarre de chercher une maîtresse sur son lieu de travail non? Ya pas mieux pour te foutre immédiatement dans la merde…

      1. Drrrref a dit :

        je pense pareil que yemmip, et malheureusement je confirme aussi ce que tu dis

      2. Pas mieux aussi, pour tirer un p’tit coup rapidos discrètement.
        Et puis, qui présente ses collègues de travail à sa femme ?

  3. Ben que c’est un enfoiré et un mec qui se la joue parce qu’il a un loft, un costard bien coupé et une bonne paie… je plains sa nana honnêtement !!

  4. Perso j’ai pas trop l’impression que c’était de la grosse drague. Il a complimenté tes vêtements et t’as proposé de prendre le RER avec lui, c’est quand même pas comme s’il t’avait invité au resto ou offert des fleurs. Bon c’est vrai que c’est étrange vu qu’il te connaissait pas avant, mais ptêt qu’il cherchait juste une amie et qu’il te trouvait sympa, ou bien qu’il avait juste envie de “dragouiller”, pour se rassurer sur son potentiel de séduction, sans arrière pensée.
    Comment ça je vis dans le monde de Walt Disney ?

    1. Enfin tu oublies qu’il est allé parler de mes mensurations avec mon collègue quand même!

  5. pasdbol a dit :

    Honnêtement je ne parierais pas qu’il cherchait à tromper sa nana. Il me semble plus appartenir au genre “allumeur qui séduit tout ce qui bouge et rassure son ego”.
    Donc son attitude n’est pas ce qui me choque.

    Ce qui me gène en revanche c’est sa position dans l’entreprise et de jouer son petit jeu avec la petite nouvelle, c’est non professionnel et malsain (ce qu’il doit être).
    Ca et les phrases bidons (j’aime pas les phrases bidons…)

  6. un gros relou celui-là je trouve!

  7. Moi je veux bien le nom du bar :)

    1. Long Island, près de Pigalle :)

  8. Avoir une copine n’empêche en général pas les mecs d’aller draguer, même s’ils ne cherchent pas forcément à ce que çà se concrétise… C’est pour leur ego!!!!

  9. Je pense que c’est un gros con. :)

  10. Vu les compliments sur les fringues, je m’attendais à une chute du style “j’ai acheté mon appart avec mon mec”, mais nan. En fait, on en revient toujours à la même conclusion : la majeure partie des mecs ont une kékette plantée en plein milieu du front, et ils l’exhibent même au boulot !

  11. Ongle vernis a dit :

    Non, mais j’hallucine là.
    Non… MAIS J’HALLUCINE LA !
    J’ai failli tomber de ma chaise que je suis arrivée à la phrase ” Et lui me répond : « Ben non, avec ma copine »”
    ???
    What the f*** ?

    Et, contrairement à Léa, moi je trouve qu’il y a été fort !
    Si le comportement qu’il a eu n’est pas de la drague, putain, c’est quoi ?

    Non, mais je rêve…
    Il cherchais peut être une maitresse (comme l’ont dit certains).
    Ou peut être qu’il teste juste son potentiel de charme (manque de confiance en lui ?).
    Une chose est sûre (à 300%) : il t’a draguée.

    Tiens… Tu veux pas continuer à raconter des trucs sur les relations en entreprise ?
    Ca pourrait être un sujet intéressant à creuser (en tout cas, moi, ça m’intéresse !).
    Je sais que tu as pour habitude de parler de choses que tu as vécu… Alors dépêches toi de vivre des trucs en entreprise !

    1. J’ai deux-trois histoires de prévues, mais pas plus malheureusement. Et puis je vais les étendre dans le temps, pour que ça reste drôle!

  12. Il a l’impression d’avoir une vie trépidante peut être en faisant ça ? Quel vieux mec ! tssss

  13. Bah que c’est un connard. Tu as bien fait de ne plus répondre. La drague au boulot m’a fait penser à Bridget Jones. Et je comprends pourquoi il allait lentement..pour que TOI tu craques..et ainsi si ça dérape, la connasses c’est toi.. pas lui le pauvre petit chou qui voulait se faire une amie mais qui n’a jamais pensé à tromper sa copine (mon oeil). Bref c’est un nuisible.

  14. Certains hommes veulent se rassurer en dragouillant, savoir qu qu ils plaisent …

  15. hi hi hi
    ça m’a bien fait rire (et la volleyeuse que je suis a bien sourit sur “le sport qui ne muscle pas le plus” lol)
    moi je dis que tu as du faire la tête qui lui faisait comprendre que ça te gênait de jouer la maitresse!
    et on ne va pas vraiment t’en vouloir ;)

    pour une fois que le mec n’est pas trop lourd a te relancer encore et encore, tu…peux t’estimer heureuse!!! ;) ;)

    bon je vais lire le reste du blog ;)

  16. Ben, il voulait faire du cul !
    Ou alors voulait se rassurer sur son pouvoir de séduction ?

    Naze quoi qu’il en soit.

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