Rencontres

Le Syndrome de la Sirène, ou le vrai visage du prince Eric

Pour celles et ceux qui ne regardent pas How I Met Your Mother, je vais résumer rapidement le principe de la Mermaid Theory telle qu’elle nous a été présentée par ce brave Barney Stinson. En gros, les marins naviguaient longuement sur la mer sans aucune femme à bord (comme nous le rappelle si justement Mr. Gibbs dans Pirates des Caraïbes, ça porte malheur d’avoir une nana sur le bateau… parce que ça déconcentre les marins, sans doute). Et ils étaient tellement en manque que les lamantins qui se baladaient tranquillement dans les eaux profondes leur apparurent de magnifiques sirènes. Ils étaient vraiment très en manque, hein.

Et si on racontait l’histoire à l’envers ? Une petite sirène du nom d’Arielle (toute ressemblance avec un quelconque personnage de Disney ne saurait être que fortuite) était très en manque elle aussi. Parce qu’avoir une queue de poisson qui nous oblige à garder les cuisses fermées, ya pas à dire, c’est le meilleur contraceptif qui soit. Et puis les sirènes mâles sont tous gay, c’est connu. C’est alors qu’elle vit le prince Eric et tomba immédiatement amoureuse parce qu’elle le trouva trop beau. Mais si ça se trouve, dans la réalité, il ressemblait plutôt à ça :

Ouais parce qu’au fond, on en sait rien.

Ca fait bientôt 4 mois depuis ma rupture avec F. et ça fait donc 4 mois que je n’ai pas eu de rencard. Et ça fait environ 2 mois que, pour employer une métaphore polie et ô combien subtile, mes plantes n’ont pas été arrosées. Parce que ouais, je suis une fille facile femme libérée moi, j’ai pas besoin d’avoir un rencard pour qu’on arrose mes plantes. Et je commence à ressentir les premiers symptômes de ce que nous appellerons le Syndrome de la Sirène. (parce qu’on est en France d’abord alors on va utiliser des mots français)

Spécimen A : Phileas Fogg, un collègue de bureau. (la raison pour laquelle je l’appelle Phileas Fogg, je la révèlerai pas, ça relève un peu de la private joke) Au début de l’année, soyons francs, je le trouvais pas vraiment à mon goût. Enfin, ya toujours pire hein (je pense qu’il y a quand même un fossé entre lui et le vrai visage du prince Eric, n’exagérons rien), mais il n’avait rien de particulièrement attirant. En plus il avait une copine – et a toujours, à l’heure où j’écris ce billet en tout cas – , qu’il avait déjà trompée (je précise que sa copine est au courant donc qu’il ne risque rien si jamais ce blog vient à être découvert). Autrement dit, mon radar à mecs bien me dit que je peux trouver mieux. (et j’ignore le réparateur de mon radar à mecs bien qui me dit que vu son niveau d’obsolescence, mieux vaut un mec qui assume d’être un connard qu’un mec qui fait semblant d’être un mec bien, parce qu’au moins on sait à quoi s’attendre – oui oui F. c’est à toi que je parle !)

Et puis les mois ont passé. En novembre dernier il s’est retrouvé à me consoler après ma rupture  avec F. qui m’avait quitté par SMS le dimanche soir, et j’étais arrivée au bureau lundi matin avec les yeux aussi gonflés que s’ils avaient été piqués par des milliards d’abeilles. Il a supporté mes sautes d’humeur parce que je piquais une crise dès qu’un collègue – je précise que presque tous mes collègues sont des en-couple et fiers de l’être, sinon c’est pas intéressant – mentionnait son copain ou sa copine. (je sais c’est pas glorieux) Et même qu’il m’a donné toutes les petites amandes au chocolat fournies avec ses cafés (parce que je bois du thé moi, donc ils fournissent pas de petites amandes au chocolat – à peine discriminant leur système, je vous jure).

Mercredi dernier, alors que j’étais crevée dans le RER, j’ai fait le voyage du retour la tête posée sur son épaule. Comment ça c’est tout ? Vous vous attendiez à quoi bande de pervers ?

J’avoue c’était fort sympathique, même si  le garçon ne m’attirait pas vraiment au départ. Et toi là, celui qui a dit que j’étais très en manque et donc qu’il me suffit d’un rien pour être émoustillée, je t’ordonne de te taire. Je préfère le terme « ressentir les premiers symptômes du Syndrome de la Sirène ».

Spécimen B : En fait, il n’y a pas vraiment de spécimen B, c’est juste que je me surprends en train de flirter avec tout ce qui bouge et avec tout ce qui peut apparaître, de loin, pas totalement vilain. Ainsi, P., un gars qui au départ ne m’attirait pas, a réussi à me déprimer quand il m’a dit qu’il s’était trouvé une copine. Parce qu’au fond, il a quelques kilos en trop, mais il est mignon quand même. Parce que son parfum sent très bon. Comme quoi le Syndrome de la Sirène passe par tous les sens, et pas uniquement celui de la vue. Ni celui du toucher non plus, d’ailleurs. (ouais parce que toucher des beaux bras musclés ça peut quand même être sacrément émoustillant !)

Spécimen C : Remontons quelques années en arrière. J’ai 19 ans, en deuxième année de fac et ne suis plus avec A., ma seule relation sérieuse dont je parle ici. J’ai essayé de sortir avec Le Chilien, un gars de mon TD qui respire le charme latino, mais paf, ça tombe à l’eau parce que… ben, je suis pas un mannequin donc il voit pas trop que j’existe. (enfin ça c’est la version officieuse. La version officielle c’est « je sors pas avec des nanas de mon TD ». Trop crédible) Après, j’ai abaissé ma barre et essayé de sortir avec Y., un de mes très bons potes. Il est mignon, c’est vrai, et rigolo, mais le charme, c’est pas trop son truc. Officieusement c’est tombé à l’eau parce que je suis pas Asiatique et que je suis pas plus âgée que lui. Officiellement… il n’y a pas de version officielle. Je lui en veux pas, chacun ses critères. Mais je suis plutôt contente au final… je préfère l’avoir en pote.

Je baisse encore ma barre et jette mon dévolu sur Wolf, un gars de mon club de théâtre. Notons qu’au départ, quand je venais d’entrer dans le club, je disais à qui voulait l’entendre – enfin pas aux gars du club de théâtre – que les gars du club de théâtre étaient moches. Et puis, j’ai jeté mon dévolu sur Wolf, qui a fini par m’inviter à sortir et on sait comment ça s’est fini. Deux rencards et puis, pouf, disparu. Sans même coucher avec moi, pourtant ce n’est pas parce que je n’étais pas assez démonstrative dans mes envies. Pas de quoi assouvir mon manque, donc.

Mais enfin nous ne sommes pas là pour parler du comportement douteux de Wolf, d’autant plus que je vous ai plus ou moins tout raconté dans Premier rencard : to couche or not to couche ?. Nous sommes plutôt là pour parler du fait que je suis quand même ressortie de la première réunion du club de théâtre en me disant « ya pas beaucoup de mecs et ils sont tous moches ». Et qu’au bout de sept mois d’abstinence,  mes pulsions sexuelles ont eu raison de moi. Comme là, je ne pense qu’à me taper Phileas Fogg chaque fois que je suis au bureau – en plus mon bureau est juste en face du sien, ça n’aide pas.

Bonne nouvelle donc : les hommes ne sont plus les seuls à réfléchir avec leurs organes génitaux. Les femmes laissent tout aussi souvent la sécheresse de leur chatte influencer leur perception du sexe opposé. Alors là, ce que vous avez envie de me demander (ouais peut-être que vous avez pas du tout envie de me le demander, mais jouez le jeu bordel) : au bout de combien de temps d’abstinence le Syndrome de la Sirène nous atteint-il ? Il est difficile de répondre à cette question… J’ai commencé à m’intéresser à Wolf après sept mois d’abstinence environ… Phileas Fogg m’a atteinte au bout de deux mois… Après, est-ce dû au fait que Phileas Fogg soit significativement plus potable que Wolf ? Pas sûr. Je pense qu’ils se valent. Est-ce dû au fait qu’à l’époque je n’avais que 19 ans, que j’en ai 21 aujourd’hui et que du coup ma tolérance a l’abstinence est moindre ? Possible. Mais je pense plutôt que c’était dû au fait que A., c’était moi qui l’avait quitté, et je l’avais donc fait à un moment où j’étais psychologiquement préparée à affronter une période d’abstinence. Ce qui n’a pas été le cas pour F…

Et vous ? Avez-vous déjà été atteinte du Syndrome de la Sirène ?

N’oubliez pas de voter au sondage de janvierfévriermars.

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15 commentaires

  1. Tout à fait. Pendant ma période libertine, je couchais littéralement avec tout ce qui bouge et qui n’était pas trop moche. J’ai revu un gars récemment qui avait fini par refuser mes avances (même s’il avait passé la soirée à me draguer) parce qu’il avait une copine. Ahaha ! Donc quand je l’ai revu dans le bus, j’ai pas arrêté de le fixer (il ne m’a pas reconnu, peut-être à cause de ma nouvelle couleur de cheveux). Et puis je me suis dit que j’étais vraiment tombée bas pour m’intéresser à lui.
    J’avais aussi couché avec un de mes bons potes, parce qu’il venait de se faire larguer par sa copine on sait plus exactement pour quoi. Il n’est pas moche, c’est juste pas mon style. En tant que pote, c’est différent. Mais tiraillée par les désirs de la sécheresse, j’aurais accepté n’importe qui et n’importe quoi. Comme le gros barbu bourré (oui oui, vraiment !) ou mon pote encore boutonneux et ayant un an de moins que moi…
    A me relire, je me fais peur.

  2. J’me souviens de cet épisode. Excellent évidemment !

    Bien sûr que les femmes pensent avec leurs organes génitaux. Mais seulement quand elles sont en manque. Enfin, je crois.
    (moi, c’est le cas)

  3. Joufflette a dit :

    Et bien à partir du moment où j’ai eu une vie sexuelle, ça ne s’est jamais vraiment arrêté. J’ai eu du bol je trouvais des partenaires pas trop difficilement, et j’avais quelques sex friends, plutôt sexy en plus ^_^
    Et là ça va faire 4 ans que je vis en couple alors bon, si je ne fais pas « la chose » c’est par choix donc pas de syndrome de la sirène.

    Punaise, j’ai eu du bol quand même O_O

  4. Qui n’a jamais été atteinte de ce syndrome ? Je crois que je l’ai pour l’instant…

  5. Quand j’étais jeune (ben quoi ?), je ne concevais pas de rentrer de boîte de nuit « non accompagnée »… Ce qui me vaut aujourd’hui une longue liste de « tu l’as voulu, tu l’as eu »… Oh ils n’étaient pas moches, loin de là, mais au delà du navrant, ça c’est certain !

    Puis on finit pas comprendre ce qu’on cherche exactement, et on devient sélective… Ca n’est pas toujours le manque de sexe que l’on cherche à combler…

    1. Parfois c’est le manque d’affection…

  6. J’ai adoré cet épisode !!!!!!!!!!!!

  7. Excellent !

  8. Bien sûr que oui :) Mais quand on se réveille après coup on se rend compte que la sirène n’en est finalement pas une..

  9. Ouiiiiiiiiiiiiiiii ! Quand j’y repense j’ai trop honte. Heureusement, y a bien quelqu’un au dessus de nous qui fait tomber ce genre de plans foireux à l’eau. J’ai fantasmé sur mon chef de rayon à plus de 40 ans (la seule chose attirante chez lui) (cétait l’été, il faisait chaud et ma vie c’était le vide lol)

  10. Mouais, j’sais pô trop.
    Aujourd’hui j’ai le syndrôme de la sérial-killeuse, plutôt, lol.

  11. Justine a dit :

    Oui… Un pote avec qui il y a toujours eu un petit qqch, qui a une copine mais semble s’en foutre mais j’ai peur que ça gâche notre amitié donc… à voir !

  12. Caroline a dit :

    Présentement, je suis dans une relation à distance. Même si on se voit régulièment, les intervalles de quelques jours entre nos rencontres me pèsent. Je l’aime et je ne voudrais pas aller vers d’autres hommes, mais je vous confesse que les hommes de mon quartier sont très séduisants.

  13. Pampelune a dit :

    Il faut savoir que je suis un modèle « romantique ». Le modèle qui croit que le sexe est l’expression de l’amour, qu’il ne doit t’être fait qu’avec un homme à qu’il l’on se donne et qui s’engage envers vous en retour. La version: no sex friend, fuck buddy ou PQR. Pas de libertinage, one night stand ou d’aventure avec un homme marié ou pris.
    Bon, vous voyez le truc?

    Et ben, là, le mermaid thing…Bah je suis en plein dedans!!!!!!!!!
    rhaaaaaa…kof…kof…rhaaaAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
    J’en peux plus, j’en peux plus, j’en peux plus!

    Rupture avec mon ex début février, et dernier orgasme fin janvier…soit il y a deux mois et demi.
    Pour info: j’ai eu une mini relation de 2 semaines en Mars, mais le pénis du monsieur était tellement anecdotique, que je ne comptabilise même pas les deux micro-coïts de 1, puis 3 min qu’il m’a glorieusement offerts…loose totale, no comment! ^^ »

    Bref, je suis à ce stade où tous les mâles, je dis bien TOUS LES MALES: même s’ils sont petits, enrobés, boutonneux, pris, chômeur, infidèle ou au fond du gouffre, me font culminer au nirvana de l’excitation!
    Et pourtant, dieu sait que je suis sélective…d’ailleurs, je n’y touche pas, je me contente de baver (et je ne parle pas que de ma bouche (…ouais, je sais, c’est classe ><).
    Et ça a commencé au bout de 2 semaines sans sexe!!!!!
    En gros, UNE semaine après ma rupture (bah ui, dernier orgasme fin janvier…faut suivre là!), bah j’voyais déjà de la sirène partout!
    Et j’ai 28ans…
    En conclusion, j’abonde dans le sens de Mamzelle Nutella: plus on avance en âge (on qu’on sait à quel point le sexe peut être bon), moins on tolère l’abstinence!

  14. Quand je me suis fait larguée par le Connard (avec un Grand C et une grande B***), je me suis jeté à corps perdu dans le sesque. En l’espace de 4 mois, j’avais déja couché (plusieurs) fois avec 4 des mecs de ma bande de potes (et sur les 4, il n’y a qu’un avec qui je sortais officiellement), c’était des FF (Fucking Friends), ou des PCO (Plan Cul Occasionnel), comme tu veux, quoi qu’il en soit j’étais bien, je me prenais pas la tête et ces mecs avaient tous un petit « quelque chose » qui me faisait vibrer (comme dirait une grande poete dans le temps, j’en avais des papillons dans le string) et quand on voit ces mecs, je me demande si j’étais pas desespéré (pas tant qu’ils sont pas mignons, ils étaient tous mignons dans leur genre, mais disons qu’à part 2, les deux autres étaient vraiment des loques toxico).

    Et puis je me suis calmée parce que j’avais mes études en tête, donc plus trop le temps pour le sesque sans sentiments, et je me suis mis à parler avec un pote qui me plaisait pas, mais alors pas du tout physiquement (c’était le frère d’un de mes ex PCO d’ailleurs ^^), et ben je sais pas si c’est le manque, ou si c’était le regard que ce gars posait sur moi (je sentais que je lui plaisait), mais petit à petit je me suis mis à me dire « pourquoi après tout », il est gentil, il a l’air équilibré, … et j’ai failli lui succomber (bon au moment de me pécho il a fait une bourde qui a tout gaché et m’a refroidi net, et a cassé tout le charme, mais c’est une autre histoire), alors syndrome de la Sirene ou pas ??? je sais pas ^^

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